Le 25 août 2008

Nantes coule en eaux troubles

Le derby de l’Atlantique était attendu. Une affiche qui manquait à la Ligue 1 depuis la relégation du FC Nantes au purgatoire de la Ligue 2, durant l’exercice 2007-08. Un match important entre une équipe bordelaise décidée à lutter une nouvelle fois pour le titre,  et  une  formation  nantaise  qui  annonçait le maintien, comme seul objectif

sportif. Sur le papier, l’opposition promettait un beau spectacle, surtout que les deux équipes souhaitaient se reprendre, suite à leurs résultats mitigés des deux premières journées de championnat.

Début de match catastrophique pour les Canaris

Les Girondins n’allaient pas tarder à mettre la défense nantaise sous pression. Le secteur défensif de la Maison Jaune a enchaîné les boulettes depuis le début de la saison, et ce fut encore le cas hier soir au stade Chaban Delmas. Dès la cinquième minute, Michael Gravgaard, capitaine en l’absence de Jean-Jacques Pierre, n’assurait pas sa passe en retrait et Tony Heurtebis essayait de réparer l’erreur de son défenseur, mais en vain… David Bellion était percuté en pleine surface décisive par le portier nantais, et monsieur Bré sifflait justement pénalty. Il n’en fallait pas davantage à Fernando Cavenaghi (5e) pour ouvrir le score, et doubler ainsi son nombre de buts marqués depuis le début de l‘exercice.

Les vagues bordelaises déferlaient alors sur le but de Tony Heurtebis, abandonné par les nombreuses erreurs défensives de ses partenaires. David Bellion (10e), Fernando Cavenaghi (14e) et Yoann Gourcuff (16e) avaient l’occasion d‘aggraver le score, mais manquaient de réussite ou de réalisme. Heureusement pour son équipe, le portier nantais sortait de beaux arrêts, dont un face à Geraldo Mauricio Wendel (19e).

Quant au FC Nantes, après vingt cinq minutes à patauger, il se procurait quelques actions plus ou moins dangereuses. Certes, Claudiu Keserü avait eu l’occasion d’égaliser à la 19ème minute de jeu… Signalé injustement hors-jeu, l’attaquant jaune et vert, bien servi dans la profondeur, se présentait seul face au portier bordelais, mais il ne cadrait pas sa frappe. Ce fut ensuite par l’intermédiaire de Djamel Abdoun (25e) que les Canaris se montraient plus pressants, mais le milieu de terrain nantais ne profitait pas d’une mauvaise défense de Franck Jurietti. Sinon, c’est essentiellement sur coups de pieds arrêtés que les joueurs de Michel Der Zakarian pouvaient espérer mettre l‘arrière garde bordelaise en danger, tellement dans le jeu, l‘équipe balbutiait son football. Sur plusieurs coups-francs, Claudiu Keserü (32e, 40e et 45e) voyaient ses frappes repoussées, soit par Ulrich Ramé, soit par le mur girondin. Entre temps, Tony Heurtebis avait une nouvelle fois sorti une balle de but sur un tir de David Bellion (34e).

La pause était sifflée et la Maison Jaune pâle pouvait s’estimer heureuse que l’addition ne soit pas plus corsée.

Bordeaux double la mise sans forcer

La première mi-temps avait été totalement maîtrisée par les Girondins. Mais l’avantage était maigre et les nombreuses occasions manquées auraient pu faire douter les joueurs de Laurent Blanc. Les Bordelais repartaient donc à l’attaque sans perdre de temps, afin de se mettre à l’abri de toute déconvenue. Yoann Gourcuff (46e) voyait son coup-franc heurter le mur nantais… Et ce fut alors le début d‘un match insipide et ennuyeux. Les Marines et Blancs géraient, tandis que les Canaris étaient incapables de se montrer dangereux.

Le rythme et les nombreuses occasions bordelaises avait disparu. Crispation et approximation faisaient place aux bonnes intentions des locaux durant près de cinquante minutes. Il fallait entendre l’heure de jeu pour voir le stade se lever, suite à un bon travail de David Bellion qui servait idéalement Yoann Gouffran (59e), mais ce dernier, seul face au portier nantais, ne trouvait pas le cadre. Ce fut ensuite au tour de Geraldo Mauricio Wendel (67e) de se montrer dangereux, suite un lob audacieux. Bordeaux, à force de ne pas enfoncer le clou, laissait l’espoir aux Canaris de revenir à la marque. Encore aurait-il fallu que le FCN se porte vers l'avant... Laurent Blanc décidait donc de faire entrer Fernando Menegazzo et Gabriel Obertan pour redonner des couleurs au secteur offensif girondin. Un double changement qui allait faire la différence, puisque après une action de Gabriel Obertan (72e) qui se heurtait à Tony Heurtebis, seul nantais à sortir la tête de l’eau, ce fut  Fernando Menegazzo (86e) qui doublait la marque, suite à un corner de Geraldo Mauricio Wendel, sur lequel le milieu brésilien coupait astucieusement la trajectoire au premier poteau.

La messe était dite, Bordeaux s’imposait fort logiquement, tandis que le FC Nantes sombrait déjà dans les profondeurs du classement.

Kita se défausse sur le seul Der Zakarian

Il n’y a rien à tirer de ce match au stade Chaban Delmas, côté nantais, si ce n’est que les guerres intestines, organisées par presse interposée, n’ont jamais aidé une équipe promue, renouvelée à hauteur de 50 %, à trouver sereinement ses marques. La semaine qui s’annonce risque d’être longue, puisque Waldemar Kita continue son show et prend un malin plaisir à mettre toutes les responsabilités de l’échec du début de championnat, sur le seul dos de Michel Der Zakarian.

Pourtant, les deux hommes ont leur part de responsabilités, c’est incontestable. Mais le coach nantais va subir le même sort qu’ont déjà connu ses prédécesseurs à ce poste, sous une direction différente, mais qui prônait déjà une instabilité excessive…

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Pascal C.  ©  FCNhisto.fr - Le 25 août 2008