PSG de Luis Enrique : peut-il surpasser les invincibles du FC Nantes avant Nantes-PSG en Ligue 1 ?

Je dois l’avouer, voir le PSG s’approcher de notre record historique d’invincibilité me donne des frissons. Les gars de Luis Enrique tournent à plein régime et menacent sérieusement notre sacro-sainte série des 32 matchs sans défaite de 1994-1995. Trente ans que ce record tient bon, comme un symbole du génie nantais. Mais voilà que les Parisiens débarquent à la Beaujoire ce mardi pour potentiellement enchaîner un 30ème match sans défaite en Ligue 1. La symbolique est forte, presque insolente.

Un duel de philosophies : le jeu à la nantaise face au collectif parisien

Le parallèle entre notre équipe légendaire et ce PSG version Luis Enrique saute aux yeux. Deux formations portées sur un football total, technique et collectif. Le virage pris par Paris cette saison tranche radicalement avec les précédentes versions galactiques. Finie l’époque des individualités surpayées jouant chacune leur partition, place à une symphonie orchestrée par un chef d’orchestre catalan.

Comme j’ai pu le lire sur SoFoot, Serge Le Dizet lui-même reconnaît cette filiation : « C’est un football total, un peu comme nous à l’époque ». Notre ancien défenseur souligne néanmoins une différence majeure : « Nous c’était une équipe jeune. On pratiquait un football total mais avec de l’insouciance, on n’était pas au même degré de maturité que ces joueurs-là ».

Cette évolution parisienne résonne particulièrement quand on se souvient des exploits européens du FC Nantes qui avaient démontré qu’un jeu collectif bien huilé pouvait rivaliser avec les plus grands. Le parallèle est saisissant entre deux équipes que trois décennies séparent mais qu’une même vision du football rapproche.

Les statistiques comparatives entre les deux équipes invincibles sont éloquentes :

Statistiques FC Nantes 1994-1995 PSG 2023-2024 (J29)
Matchs sans défaite 32 29
Buts marqués 71 65
Buts encaissés 34 24

Les raisons d’une série historique menacée

Franchement, quand Messi et Neymar débarquaient à Paris, je pensais que notre record allait tomber illico. Mais voilà l’ironie suprême : c’est sans ces stars que le PSG s’approche enfin de notre performance. Benoît Cauet, interviewé par SoFoot, résume parfaitement ce paradoxe : « Ils ont été énormément critiqués mais aujourd’hui ils ont trouvé une vraie ossature d’équipe, avec des joueurs à un niveau exceptionnel. »

Si les Parisiens ne perdent pas à la Beaujoire, ils enchaîneront un 39ème match sans défaite à l’extérieur, pulvérisant même le record de l’AC Milan de Fabio Capello (1991-1993). Voilà qui donne le vertige.

Les facteurs qui pourraient permettre aux Parisiens de battre notre record sont nombreux :

  • Un collectif cohérent et solidaire où chaque joueur connaît son rôle
  • Un entraîneur visionnaire qui a imposé sa philosophie sans compromis
  • Un état d’esprit conquérant malgré l’écart abyssal au classement
  • Une profondeur de banc exceptionnelle permettant une rotation sans perte de qualité

La Beaujoire, dernier rempart face à l’histoire ?

La symbolique est folle : c’est à nous, FC Nantes, qu’il revient de défendre notre propre record. La Beaujoire doit se transformer en forteresse ce mardi soir. Luis Enrique ne s’y trompe pas, lui qui a fait de l’invincibilité « sans aucun doute extrêmement le plus grand défi des entraîneurs », comme il l’a confié en conférence de presse.

Si jamais nous échouons, ce sera peut-être à Strasbourg d’accomplir la mission lors de la 32ème journée. Un clin d’Å“il incroyable puisque c’est justement à la Meinau que nous avions concédé notre unique défaite en 1994-1995. Le Dizet lui-même y voit un signe : « Ce serait un clin d’Å“il de l’histoire que le PSG tombe à Strasbourg ».

Quoi qu’il arrive, je ressens un mélange de fierté et de nostalgie à l’idée que notre record soit menacé. Trente ans de règne, c’est beau. Et si ce PSG-là nous dépasse, ce sera finalement un bel hommage à notre philosophie du jeu. Comme si le football français tournait en rond pour mieux se réinventer, passant du jeu à la nantaise au football total version Luis Enrique.

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