Je n’ai jamais croisé un footballeur aussi authentique que Nicolas Pallois. À 32 ans, ce défenseur central du FC Nantes détonne dans le paysage du football professionnel par sa simplicité désarmante. Si vous fréquentez la Beaujoire, vous connaissez forcément cette figure emblématique qui incarne parfaitement l’esprit du club. Son parcours atypique, sa personnalité terre-à-terre et sa voiture qui fait sourire les supporters constituent un cocktail rafraîchissant dans l’univers parfois superficiel du ballon rond. Surnommé « monsieur tout le monde » par les fans nantais, Pallois cultive une image à contre-courant du football bling-bling qui fait sa force auprès d’un public en quête d’authenticité.
La vieille Chrysler de Pallois : une voiture à l’image de sa personnalité
Quand je vois Nicolas Pallois arriver au centre d’entraînement, je ne peux m’empêcher de sourire. Sa vieille Chrysler de plus de 15 ans tranchait radicalement avec le parking rutilant de voitures allemandes luxueuses appartenant à ses coéquipiers. Des Audi, Mercedes et BMW flambant neuves côtoyaient ce véhicule d’un autre âge, jusqu’à ce que notre défenseur doive s’en séparer. « Ça devenait galère de trouver les pièces », m’a-t-il confié avec une pointe de regret.
Fidèle à lui-même, Pallois a ensuite retrouvé « une petite voiture » qu’il possédait déjà à Bordeaux, âgée de 20 ans. En 2019, lors d’une interview, il déclarait avec franchise : « Même si ma voiture a 14 ans, je l’aime beaucoup ». Cette philosophie automobile résume parfaitement le personnage : privilégier l’utilité plutôt que l’apparence.
Aujourd’hui, son statut d’ambassadeur Jeep (groupe Stellantis) lui a offert une Jeep Wrangler imposante, mais son approche reste identique : « Je ne suis pas là pour faire beau, mais être efficace, ça a toujours été ça dans ma vie ». Et lorsqu’on l’interroge sur les bolides de ses coéquipiers, sa réplique est cinglante : « Si les gens roulent avec de grosses voitures, ce n’est pas mon problème, ce n’est pas moi qui passe à la pompe ! »
Un parcours atypique : du métier de menuisier au FC Nantes
L’originalité de Pallois réside dans son chemin vers le football professionnel. Avant de fouler les pelouses de Ligue 1, il a exercé comme menuisier diplômé puis préparateur de commandes dans un supermarché. Cette expérience forge sa vision du sport et de la vie : « J’arrive d’un milieu où j’ai travaillé avant. C’est une force qui fait ma philosophie de vie ».
Son ascension footballistique illustre parfaitement cette trajectoire non conventionnelle. Originaire d’Elbeuf, fils de Jean-Claude Pallois (ancien joueur du FASAE), il fait ses armes au Saint-Aubin FC puis au RC Caudebec avant de passer par le SM Caen. La révélation intervient en 2010 lors de l’épopée de Quevilly (CFA) en Coupe de France, qui lui ouvre les portes de Valenciennes pour ses premiers pas en Ligue 1.
Son parcours se poursuit à Laval où Philippe Hinschberger le repositionne de latéral gauche à défenseur central, un changement décisif pour sa carrière. Après Niort (2012-2014) et Bordeaux (2014-2017), il pose ses valises à Nantes où il devient une institution avec plus de 200 matchs disputés, dépassant des légendes comme José Touré, Claude Makélélé ou Nicolas Gillet.
Club | Période | Matchs joués |
---|---|---|
Valenciennes | 2010-2011 | 11 matchs (Ligue 1) |
Laval | 2011-2012 | 21 matchs, 3 buts |
Niort | 2012-2014 | – |
Bordeaux | 2014-2017 | – |
FC Nantes | 2017-présent | Plus de 200 matchs |
« Monsieur tout le monde » : la simplicité comme marque de fabrique
Ce qui me enchante chez Nicolas Pallois, c’est cette capacité à rester lui-même dans un milieu parfois artificiel. « Je suis monsieur tout le monde, quelqu’un de simple. Oui, je suis très loin du foot bling-bling », affirme-t-il sans détour. Cette authenticité rare dans le milieu du football professionnel fait toute sa force et explique l’attachement des supporters à son égard.
Sa relation distante avec les médias illustre parfaitement cette personnalité : « Moins j’en fais, mieux je me porte. On ne me verra pas sur les plateaux-télés ». Plus surprenant encore pour un joueur de football professionnel, il ne regarde jamais les matchs à la télévision, préférant consacrer son temps libre à la pêche et à la cueillette de champignons.
Une vie de famille loin des paillettes
Récemment devenu père pour la deuxième fois, Pallois cultive des valeurs familiales fortes. Il écoute Chérie FM en voiture quand ses coéquipiers privilégient des playlists tendance. Ce contraste saisissant avec les stéréotypes du footballeur moderne renforce l’admiration que je lui porte, comme beaucoup de supporters nantais qui se retrouvent dans ces valeurs traditionnelles face aux déclarations parfois controversées des dirigeants.
L’idole des supporters nantais : un joueur authentique et dévoué
La popularité de Pallois auprès du public nantais s’explique par cette proximité ressentie. « Je pense que les gens m’apprécient car ils apprennent à me connaître. Peut-être qu’ils s’identifient à moi », analyse-t-il avec justesse. Son style de jeu combatif et déterminé sur le terrain correspond parfaitement à l’ADN du club et aux attentes des supporters.
- Élu sportif nantais de l’année pour son engagement exemplaire
- Devenu icône locale jusque dans un village malgache grâce à un supporter
- Respecté pour avoir dépassé l’image caricaturale du « bourrin qui ne sait pas jouer au foot »
- Admiré pour sa fidélité au club malgré les hauts et les bas
Son amitié profonde avec Emiliano Sala reste gravée dans la mémoire collective. Le défenseur était « son vrai pote au club » selon les proches de l’attaquant argentin tragiquement disparu en 2019. Après ce drame, Pallois a montré toute sa force de caractère : « Je me devais d’être performant, le club a souffert, moi aussi ».
Je vous le confie, voir Nicolas Pallois défendre nos couleurs avec cette abnégation me rappelle pourquoi j’aime tant ce club. Dans un football moderne où l’image prime souvent sur le fond, sa voiture modeste et sa personnalité authentique incarnent des valeurs qui transcendent le simple cadre sportif. Pallois n’est pas juste un défenseur talentueux du FC Nantes, c’est un symbole d’authenticité dans un monde qui en manque cruellement.

Moi, c’est Clara, 42 ans, passionnée de communication digitale et de récits jaunes et verts. Native de Saint-Nazaire, j’ai grandi avec le FC Nantes en fond sonore tous les dimanches à table. Aujourd’hui consultante en stratégie de contenu, je collabore avec FCNhisto.fr pour faire vivre le club autrement : à travers ses souvenirs, ses supporters, ses petites histoires qu’on ne lit pas dans les palmarès.