Bastia 1-1 Nantes – Ligue 2 (J7) 2009-10 –

Je me souviens comme si c’était hier de ce duel entre le SC Bastia et mon FC Nantes lors de cette 7ème journée de Ligue 2. Un vendredi soir de septembre 2009, dans l’antre mythique de Furiani. Un déplacement toujours particulier, surtout quand on connaît la ferveur corse. Ce jour-là, 3100 spectateurs avaient bravé la fraîcheur automnale pour assister à cette rencontre qui s’est soldée par un match nul (1-1). Un point arraché sur une pelouse hostile qui valait son pesant d’or dans notre parcours cette saison-là. Quand je repense à ce championnat 2009-2010, je me rappelle que chaque point pris à l’extérieur était précieux.

Présentation des équipes et compositions lors du match

L’effectif bastiais sous la direction de Philippe Anziani

Le SC Bastia traversait une période de transition cette saison-là. Sous la houlette de Philippe Anziani, leur entraîneur principal, les Corses alignaient une équipe solide avec Novaes dans les buts, protégé par une défense composée de Lingani, Meniri, Adenon et Harek. Au milieu de terrain, Mustivar, Cahuzac, Jau et le jeune Khazri formaient un quatuor technique, tandis que le duo offensif André-Gaffory menait l’attaque.

La situation administrative du club était particulière, avec Julien Lolli qui assurait l’intérim à la présidence après le départ de Pierre Paul Antonetti. Albert Pieri occupait quant à lui le poste de directeur général. Cette instabilité institutionnelle n’a pas empêché Bastia de réaliser un championnat correct, terminant à la 11ème place du classement de Ligue 2.

PosteJoueurs bastiaisRemplaçants entrés en jeu
GardienNovaes
DéfenseursLingani, Meniri, Adenon, Harek
MilieuxMustivar, Cahuzac, Jau, KhazriMartial (81e), Arrache (35e), Kambou (74e)
AttaquantsAndré, Gaffory

Philippe Anziani ne restera pas longtemps aux commandes puisqu’il sera remplacé plus tard dans la saison par Faruk Hadzibegic. Une valse d’entraîneurs qui illustrait bien les difficultés rencontrées par le club insulaire à cette période. J’ai toujours pensé que cette instabilité chronique expliquait en partie pourquoi un club au potentiel aussi important peinait à retrouver l’élite du football français et la Ligue 1.

L’équipe nantaise dirigée par Gernot Rohr

De notre côté, Gernot Rohr avait composé une équipe compétitive pour tenter de ramener les trois points de Corse. Dans les cages, Kamenar était protégé par une défense à quatre avec Jarjat, Sambou, Pierre et Mareval. Le milieu de terrain affichait une belle densité avec Ba, Vainqueur, Abdoun et Darbion, tandis que le duo d’attaque était composé de Zerka et Darcheville.

  • Gardien : Kamenar
  • Défenseurs : Jarjat, Sambou, Pierre, Mareval
  • Milieux : Ba, Vainqueur, Abdoun, Darbion
  • Attaquants : Zerka, Darcheville
  • Remplaçants entrés en jeu : Tall (86e), Dossevi (82e), N’Diaye (72e)

Je me souviens que notre entraîneur Gernot Rohr avait misé sur l’expérience de Jean-Michel Darcheville pour peser sur la défense adverse. L’ancien joueur de Bordeaux et des Rangers était censé apporter toute son expérience au groupe nantais en quête de stabilité. À ses côtés, Zerka était l’homme en forme du début de saison, celui qui pouvait faire la différence à tout moment par sa vivacité.

Cette saison-là, les ambitions nantaises étaient claires : retrouver l’élite après la descente. Chaque match était donc crucial dans cette Ligue 2 particulièrement relevée, où d’autres clubs comme Caen et Brest nourrissaient également des ambitions de montée. Ce sont d’ailleurs ces deux équipes qui finiront par décrocher leur billet pour l’élite en fin de saison.

Déroulement du match et faits marquants

La chronologie des buts et actions clés

Le match débute sur les chapeaux de roue avec une domination nantaise. Dès la 7ème minute, l’ouverture du score intervient en notre faveur. Sur une action magnifique, Abdoun se joue de Lingani sur le côté droit avec une facilité déconcertante. Son centre au premier poteau trouve Zerka qui surgit tel un renard des surfaces pour envoyer le ballon dans le coin opposé. 0-1 pour Nantes et une entame parfaite !

Je me rappelle avoir bondi de mon siège en voyant ce but, pensant naïvement que nous tenions peut-être la victoire. Mais l’histoire de ce FC Nantes version Ligue 2 Ã©tait rarement un long fleuve tranquille. Notre avantage ne durera pas longtemps face à la réaction d’orgueil des Bastiais.

À la 25ème minute, l’égalisation tombe comme un couperet. Pierre-Yves André, dont l’expérience n’est plus à prouver à 36 ans, délivre un centre millimétré pour Christophe Gaffory qui, d’une tête décroisée parfaitement exécutée, ne laisse aucune chance à Kamenar. 1-1, tout est à refaire pour les Canaris.

MinuteActionScore
7′But de Zerka après un centre d’Abdoun0-1
25′Égalisation de Gaffory sur un centre d’André1-1
35′Sortie sur blessure de Jau, remplacé par Arrache1-1

Après l’égalisation, le match s’est équilibré avec des occasions de part et d’autre. Darcheville, bien servi par Abdoun, a failli redonner l’avantage aux Nantais à la 38ème minute, mais sa frappe a été détournée par Novaes. Côté bastiais, Khazri s’est illustré par sa technique et sa vivacité, mettant plusieurs fois notre défense en difficulté.

En seconde période, le jeu s’est considérablement fermé. Les deux équipes semblaient se satisfaire de ce point, même si quelques escarmouches ont animé les dernières minutes. L’arbitre, M. Auroux, a dû sortir plusieurs cartons jaunes pour calmer les ardeurs, notamment après un accrochage entre Vainqueur et Cahuzac à l’heure de jeu.

Incidents et faits notables

Ce match a été marqué par quelques incidents notables qui ont certainement influencé son déroulement. À la 35ème minute, Fabrice Jau a dû quitter ses partenaires sur civière après un choc violent. Évacué vers l’hôpital, il s’est vu apposer trois points de suture sur la tempe gauche. Un moment glaçant qui a momentanément refroidi l’ambiance du stade.

  1. Évacuation de Fabrice Jau à la 35ème minute
  2. Trois points de suture sur la tempe gauche pour le joueur bastiais
  3. Remplacement par Arrache qui a dû s’intégrer rapidement dans le dispositif corse

En coulisses, un autre incident a fait parler avant même le coup d’envoi. Harlington Shereni, initialement prévu dans le groupe bastiais, a été retiré de la feuille de match suite à des réserves émises par Jojo Bonavita concernant sa qualification. Une situation administrative ubuesque qui illustrait bien les difficultés de gestion que pouvait rencontrer le club corse.

Ces incidents ont indéniablement perturbé le rythme du match et la stratégie des deux entraîneurs. Philippe Anziani a dû revoir ses plans après la sortie prématurée de Jau, tandis que du côté nantais, Gernot Rohr semblait satisfait de voir l’adversaire perdre l’un de ses joueurs créatifs.

Le contexte des clubs et l’ambiance du stade

La situation de Bastia en Ligue 2

Cette saison 2009-2010 était particulièrement importante pour le Sporting Club de Bastia qui cherchait à se stabiliser en Ligue 2 après des années de turbulences. Leur effectif présentait un intéressant mélange d’expérience et de jeunesse. Pierre-Yves André, véritable routier du championnat, apportait toute son expérience à l’attaque bastiaise du haut de ses 36 ans.

Christophe Gaffory s’était imposé comme le fer de lance offensif de l’équipe et allait finir meilleur buteur du club cette saison-là. Son but contre nous ce soir-là n’était qu’un exemple de son efficacité devant les cages. Je me rappelle qu’il était considéré comme l’un des attaquants les plus dangereux de cette Ligue 2.

  • Pierre-Yves André : attaquant expérimenté de 36 ans, véritable mentor pour les jeunes joueurs
  • Christophe Gaffory : meilleur buteur bastiais de la saison 2009-2010
  • Wahbi Khazri : jeune talent tunisien qui allait plus tard briller sur la scène internationale

Parmi les jeunes pousses, je n’oublierai jamais ce jeune Wahbi Khazri qui faisait déjà des merveilles techniques sur le terrain. Il n’avait pas encore l’impact qu’on lui connaîtra plus tard avec Bordeaux, Rennes ou en équipe nationale tunisienne, mais on devinait déjà un potentiel énorme. Sa carrière prometteuse se dessinait déjà lors de cette saison où il s’affirmait comme l’une des révélations du championnat.

Sur le plan commercial, Bastia avait reconduit son partenariat avec le groupe IDEC et finalisé un accord avec le Groupe VENDASI. Les joueurs arboraient d’ailleurs une tenue particulière avec VENDASI sur le devant du maillot et IDEC derrière à domicile, et inversement lors des matchs à l’extérieur. Un détail qui n’en était pas un dans l’économie fragile d’un club de Ligue 2.

L’ambiance au stade Armand Cesari

Furiani, même avec seulement 3100 spectateurs ce soir-là, restait un stade intimidant pour les équipes visiteuses. Ce qui a marqué cette rencontre côté tribunes, c’était l’annonce du retour du Culletivu di i Sustenidori Bastiacci (CSB) qui avait lancé un appel à la mobilisation pour soutenir le Sporting.

Je me souviens encore des chants corses qui résonnaient dans l’enceinte, créant cette ambiance si particulière qui fait la réputation des matchs à Furiani. Même avec une affluence modeste, le public bastiais savait créer une atmosphère électrique qui pouvait déstabiliser n’importe quelle équipe visiteuse.

ÉlémentDétail
StadeArmand Cesari (Furiani)
Affluence3100 spectateurs
Groupe de supportersRetour annoncé du Culletivu di i Sustenidori Bastiacci (CSB)

Ce match s’inscrivait dans un contexte plus large de la Ligue 2 saison 2009-2010, un championnat particulièrement relevé cette année-là. Caen et Brest, qui termineront aux deux premières places, semblaient déjà avoir une longueur d’avance sur la concurrence, même si nous étions encore en début de saison.

  1. Caen a terminé champion de Ligue 2 cette saison-là
  2. Brest a décroché la seconde place synonyme de montée en Ligue 1
  3. Olivier Giroud (Tours) a été sacré meilleur buteur avec 21 réalisations

Les individualités ne manquaient pas dans ce championnat, avec notamment Olivier Giroud qui explosait sous les couleurs de Tours avant de rejoindre Montpellier puis Arsenal et l’équipe de France. Anthony Modeste se distinguait également avec Angers, inscrivant 20 buts cette saison-là.

Ce match nul entre Bastia et Nantes n’a peut-être pas marqué les mémoires comme un match de Coupe de France ou une rencontre de Ligue des Champions, mais il illustrait parfaitement l’âpreté de cette Ligue 2 version 2009-2010. Un championnat où chaque point était cher, où chaque déplacement pouvait se transformer en piège, particulièrement sur une île où le football est bien plus qu’un simple sport.

Avec le recul, ce point pris à Furiani valait son pesant d’or dans notre parcours. Ce soir-là, nous avions fait front face à l’adversité, montrant que même loin de nos glorieuses années en Ligue 1, le FC Nantes gardait son ADN de club combatif. Un point qui nous rapprochait de notre objectif de retour parmi l’élite, même si le chemin serait encore long et semé d’embûches.

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