Je suis tombée sous le charme du Stade Marcel Saupin presque par hasard. Un dimanche pluvieux, caméra en main pour immortaliser l’entraînement des féminines du FCN. Cette enceinte mythique raconte tant d’histoires ! Située au confluent de l’Erdre et de la Loire, cette structure sportive emblématique a façonné l’histoire du sport nantais pendant des décennies. Je vous invite à plonger dans les riches archives de ce lieu légendaire qui a vu naître tant de moments forts pour le Football Club de Nantes et à découvrir comment le visiter aujourd’hui.
L’évolution historique du Stade Marcel Saupin : de Malakoff à site emblématique
Les origines et la construction
C’est sur des terres conquises sur la Loire que le Stade Malakoff voit le jour en 1937. L’architecte nantais Camille Robida conçoit alors deux tribunes pouvant accueillir plus de 2000 spectateurs assis. Le premier match s’y joue le 3 octobre 1937, avant l’inauguration officielle le 28 novembre suivant lors d’une rencontre entre le SNUC et le Stade Bordelais. Je trouve captivant que ce temple du football était initialement destiné au rugby ! Les années de guerre marquent douloureusement l’histoire du stade, sévèrement touché par les bombardements de septembre 1943. Il retrouve vie en octobre 1944, prêt à entamer un nouveau chapitre.
La naissance du FC Nantes et l’âge d’or
L’histoire du stade nantais se confond avec celle du FC Nantes, né le 21 avril 1943 de la fusion de cinq clubs locaux sous l’impulsion visionnaire de Marcel Saupin. Après la Libération, le football s’approprie progressivement l’enceinte tandis que le rugby migre vers d’autres terrains. Les spectateurs affluent : 8000 en 1945, puis rapidement 13500, établissant un record d’affluence lors d’un match de Coupe du monde de rugby à XIII le 1er novembre 1954.
L’été 1955 marque un tournant avec la construction de nouvelles tribunes portant la capacité à 20000 places. En 1957, l’installation d’éclairages permet les matchs nocturnes. Le moment le plus électrisant de l’histoire du stade survient le 1er juin 1963, quand 16959 supporters célèbrent l’ascension du FCN en première division. Ironie du sort, Marcel Saupin s’éteint six mois trop tôt pour assister à ce triomphe. En son honneur, le stade est rebaptisé en 1965, année où le club remporte son premier titre de champion de France.
Entre octobre 1964 et novembre 1967, l’équipe nantaise reste invaincue à domicile pendant plus de trois ans ! Suite à de nouvelles rénovations, le stade atteint sa configuration définitive le 26 juillet 1969, pouvant accueillir jusqu’à 29500 personnes. Le record absolu de fréquentation est établi le 20 mars 1976 avec 26744 spectateurs lors d’un Nantes-Saint-Etienne remporté 3-0.
La transition et la reconversion
L’approche de l’Euro 84 et l’évolution du football professionnel nécessitent un stade plus moderne. Le 28 avril 1984, le dernier match officiel du FC Nantes se joue à Marcel Saupin contre Saint-Etienne. Le 8 mai suivant, La Beaujoire est inaugurée, marquant la fin d’une époque. Marcel Saupin continue néanmoins d’accueillir les équipes juniors et réserves jusqu’en août 2006, date à laquelle la majeure partie du stade est démolie, à l’exception de la tribune Nord et de la pelouse.
Dans le cadre du projet urbain Malakoff-Pré Gauchet initié en 2005, l’espace laissé par les tribunes Est et Sud accueille désormais la Maison des sciences de l’homme, l’Institut d’études avancées, une résidence hôtelière et des bureaux. La tribune Nord, rebaptisée Oscar Muller, continue de faire vivre l’esprit du jeu en hébergeant l’équipe réserve et les équipes féminines du FCN.
Billetterie et accès au site actuel du Marcel Saupin
Informations pratiques pour les visiteurs
Aujourd’hui, avec ses 1880 places, le stade Marcel Saupin offre une expérience intimiste et authentique pour suivre les matchs des équipes réserve et féminine du FC Nantes. Pour assister à ces rencontres, vous pouvez vous procurer des billets directement sur place le jour du match, généralement une heure avant le coup d’envoi. Les tarifs sont particulièrement abordables :
- Tarif plein : 5€ pour les matchs de l’équipe réserve et 3€ pour les matchs féminins
- Tarif réduit : 3€ pour les réserves et 2€ pour les féminines (étudiants, -18 ans)
- Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans accompagnés
Accès et services aux spectateurs
J’adore la facilité d’accès de ce stade ! Vous pouvez l’atteindre par le tramway ligne 1 (arrêt Duchesse Anne) ou bus 54 (arrêt Saupin-Crédit Municipal). Pour les automobilistes, le parking Cathédrale-Commerce est à quelques minutes à pied. Les cyclistes apprécieront les nombreux arceaux à vélos disponibles aux abords du stade.
Le temps d’un match, vous pourrez profiter d’une buvette proposant boissons et petite restauration. Les installations sont modestes mais fonctionnelles, avec des toilettes accessibles et quelques espaces aménagés pour les personnes à mobilité réduite. L’ambiance y est familiale et conviviale, bien loin des grandes enceintes commerciales. On s’y sent presque comme dans un stade d’une autre époque !
Projets futurs et visites
L’îlot Saupin-Ouest s’apprête à connaître une transformation spectaculaire. Le projet architectural confié à Lina Ghotmeh pour le groupe Giboire prévoit une tour de 50 mètres comprenant 74 logements et un bassin nordique (piscine extérieure chauffée). Cette construction privilégiera les matériaux biosourcés à hauteur de 65%, s’inscrivant dans une démarche écoresponsable.
Le calendrier annonce un démarrage des travaux en 2025 pour une livraison à l’été 2027. En attendant, vous pouvez découvrir ce lieu chargé d’histoire lors des matchs des équipes du FCN ou parfois à l’occasion de journées portes ouvertes organisées par la ville. J’y retourne régulièrement pour capturer l’évolution de ce site si particulier dans le paysage nantais.

Moi, c’est Clara, 42 ans, passionnée de communication digitale et de récits jaunes et verts. Native de Saint-Nazaire, j’ai grandi avec le FC Nantes en fond sonore tous les dimanches à table. Aujourd’hui consultante en stratégie de contenu, je collabore avec FCNhisto.fr pour faire vivre le club autrement : à travers ses souvenirs, ses supporters, ses petites histoires qu’on ne lit pas dans les palmarès.