Après deux défaites consécutives en championnat et une élimination en Coupe de France, le FC Nantes se devait de réagir. Mission accomplie sur le plan comptable, avec une victoire à Brest (1-2). Sur le plan du jeu en revanche, la Maison Jaune continue de laisser perplexe.
Soulagement, mais pas de déclic
Battus par Clermont (2-1) puis par Le Havre (0-1), les Nantais de Michel Der Zakarian étaient attendus au tournant. Une nouvelle contre-performance aurait pu plonger le groupe dans une crise latente, alimentée par un mercato hivernal agité et des tensions internes croissantes.
Si la victoire à Francis-Le Blé permet aux Canaris de rester au contact du Havre, leader, et de conserver une avance sur Bastia, l’impression générale reste mitigée. Le contenu du match n’a fait que confirmer les lacunes récurrentes du collectif.
Une composition expérimentale, un début encourageant
Privé de plusieurs titulaires en défense, Der Zakarian aligne un 4-4-2 inédit, avec Guillon et Das Neves en charnière, Maréval et Moullec sur les côtés, De Freitas et Faty à la récupération, Da Rocha et Babovic sur les ailes, Capoue et Bagayoko devant.
Et ce sont bien les Nantais qui entament le match tambour battant : un but refusé à Capoue (4e), une occasion pour Bagayoko (11e), puis l’ouverture du score de Ricardo Faty sur corner (13e). On croit alors à une soirée libérée. Mais l’euphorie sera de courte durée.
Un match qui retombe, faute de maîtrise
Après un quart d’heure de jeu prometteur, le FC Nantes retombe dans ses travers : manque de rythme, enchaînements brouillons, possession stérile. Brest, pourtant limité techniquement, parvient à inquiéter : Socrier s’illustre à plusieurs reprises, réclame un penalty non sifflé (41e), et De Carvalho manque l’égalisation (43e).
Le FCN rentre au vestiaire en tête, mais sans avoir convaincu.
Gérer plus que jouer
La seconde période est à l’image de ce que la Maison Jaune propose trop souvent cette saison : gestion minimale, frilosité tactique et absence d’allant offensif. Brest pousse, sans se montrer tranchant, et Nantes se contente d’attendre.
Capoue échappe de peu au carton rouge (56e), et le jeu s’enlise. Babovic, intéressant balle au pied mais trop tendre défensivement, illustre les déséquilibres de l’équipe. Les combinaisons sont rares, et l’animation collective reste pauvre.
Djordjevic en sauveur
Il faudra attendre l’entrée en jeu de Filip Djordjevic pour débloquer la situation : servi par un bon centre de Maréval, l’attaquant serbe double la mise à la 82e minute (2-0). Le but redonne un souffle à Nantes… de courte durée.
Brest réduit le score dans le temps additionnel par Romain Poyet (91e), trop tard pour espérer renverser le cours du match, mais suffisant pour rappeler à quel point cette équipe nantaise peut se montrer fragile.
Une victoire en trompe-l’œil
Le FC Nantes repart de Brest avec trois points précieux, mais aucune certitude retrouvée. Le jeu proposé reste inquiétant à l’approche du sprint final. Si l’objectif reste la montée, la manière ne suit toujours pas. Et une accession sans fond de jeu risquerait de condamner l’équipe à de nouvelles désillusions en Ligue 1.
Le prochain match contre Bastia sera un nouveau test. Il ne s’agira pas seulement de gagner, mais de montrer que cette équipe peut jouer. Vraiment.

Hugo, 42 ans, ingénieur en systèmes embarqués et supporter du FC Nantes depuis l’époque Da Rocha–N’Doram. Installé à Paris, je suis tous les matchs avec autant de passion que de tableurs. Sur FCNhisto.fr, je propose des analyses techniques et des portraits historiques, avec une approche à la fois structurée et nostalgique. Pour moi, les chiffres ne remplacent pas l’émotion, mais ils permettent de mieux la comprendre.