Je ne peux m’empêcher de secouer la tête devant cette situation qui affole la Beaujoire depuis quelques jours. À l’heure où notre centre de formation fait la fierté des supporters, voilà qu’une polémique éclate comme un coup de tonnerre dans le ciel nantais. Lancelot Carbon, jeune joueur suisse de 19 ans que personne n’a réellement vu évoluer sur les pelouses, s’apprête à signer un contrat professionnel de trois ans avec le FC Nantes. En quatre années passées chez les Canaris, il n’a disputé que 87 minutes… Un chiffre qui fait tousser quand on connaît les ambitions d’un club comme le nôtre et qui soulève des questions sur la gouvernance actuelle de la Maison jaune.
La controverse autour de la « supercherie » Lancelot Carbon au FC Nantes
Un parcours et un profil atypiques
L’histoire commence en 2020, quand ce jeune espoir débarque du FC Lausanne-Sport avec une réputation flatteuse. International suisse dans les catégories de jeunes, Lancelot Carbon était présenté comme une recrue prometteuse pour l’avenir du club. J’avais même entendu à l’époque que plusieurs clubs de Ligue 1 s’intéressaient à son profil, et que le FC Nantes avait réussi un joli coup en l’attirant. Milieu droit de formation, il a été repositionné latéral droit chez nous – un changement qui n’a visiblement pas favorisé son développement.
Alors que je suivais les progressions des jeunes talents nantais, j’ai rarement croisé son nom dans les comptes rendus de match. Une anomalie pour un joueur censé briller dans les équipes de jeunes, surtout lorsqu’on le compare à d’autres pépites qui émergent régulièrement de notre vivier pourtant classé 9ème meilleur centre de formation de France par la FFF.
Le bilan sportif accablant
Les chiffres sont implacables : 87 minutes en quatre ans. Cette statistique ferait sourire si elle n’était pas aussi révélatrice d’une situation profondément problématique au sein de la formation nantaise. Selon plusieurs sources internes que j’ai pu contacter, ce jeune homme serait « en retard à tous les niveaux » et éprouverait des difficultés face à des joueurs ayant jusqu’à deux ans de moins que lui.
L’un de mes contacts, proche des équipes de jeunes, m’a confié sous couvert d’anonymat : « Dès son arrivée, certains ont parlé de supercherie. Ses entraîneurs ont laissé faire car on sait qu’on ne peut pas dire grand-chose. » Une situation particulièrement étrange dans un club où la formation a longtemps été une valeur cardinale et où chaque minute de jeu se mérite normalement au prix d’efforts considérables.
Le réseau d’influence derrière cette signature
Ce qui rend cette affaire encore plus trouble, c’est l’identité du père de Lancelot : Pascal Carbon, agent bien connu dans le milieu du football et particulièrement proche de Waldemar Kita. Ce n’est pas la première collaboration entre les deux hommes. Pascal Carbon a notamment négocié les transferts d’Ismaël Bangoura et plus récemment d’Adson avec le président nantais.
Des sources internes au club évoquent un lien entre l’arrivée du jeune Carbon et la prolongation d’Andrei Girotto à l’hiver 2019. Pascal Carbon et Túlio de Melo, l’agent de Girotto, seraient associés dans certaines affaires. Plus troublant encore, Waldemar Kita aurait lui-même qualifié Lancelot Carbon de « membre de la famille Kita » selon certains témoignages.
Comme l’a souligné un proche du club que j’ai interrogé : « Si on est ami avec certaines personnes ou qu’on a des affinités, c’est plus facile de rentrer à Nantes. » Une phrase qui résonne comme un aveu à peine voilé du système de passe-droits qui semble s’être installé dans les coulisses du club.
L’impact financier de telles décisions sur la masse salariale du FC Nantes
n’est pas négligeable, alors que le club traverse une période sportive difficile.
L’indignation au sein du centre de formation
Je comprends parfaitement la frustration des jeunes du centre. Imaginez-vous à leur place : vous enchaînez les matchs, vous donnez tout sur le terrain, vous commencez à côtoyer le groupe professionnel, et vous voyez un joueur qui ne joue jamais obtenir ce que vous convoitez tant. La pilule est amère.
- Certains ont très mal pris cette décision, la considérant comme un manque de respect flagrant
- D’autres, plus pragmatiques, y ont vu une opportunité pour leurs propres négociations de contrat
- Les éducateurs se retrouvent dans une position inconfortable, devant justifier l’injustifiable
Anthony Walongwa, ancien du club avec qui j’ai échangé, résume parfaitement ce sentiment : « Lorsque tu vois qu’un contrat professionnel va être donné à un joueur qui ne joue jamais, on peut le prendre comme un manque de respect. » Une analyse que partagent de nombreux observateurs du FC Nantes.
Un symptôme de la gestion Kita
Cette affaire Lancelot Carbon n’est malheureusement pas un cas isolé sous l’ère Kita. Je me souviens du cas similaire de Maxime Mejjati-Alami, fils de Karim Mejjati (autre agent proche de Kita), qui n’avait joué que 142 minutes avant d’être prêté. Ces pratiques récurrentes de copinage interrogent sur la vision sportive du président.
Le paradoxe est saisissant : d’un côté, un centre de formation qui continue de produire des talents, et de l’autre, ces décisions qui semblent déconnectées de toute logique sportive. Avec une 14e place en Ligue 1 cette saison et dix défaites consécutives à la Beaujoire, le club a frôlé la catastrophe. Cette polémique autour de Lancelot Carbon survient donc au pire moment pour les jaunes et verts.
Je reste néanmoins convaincue que l’âme du FC Nantes saura résister à ces turbulences. Notre histoire est plus grande que ces controverses passagères, même si elles laissent des traces dans le cœur des vrais amoureux du club.

Moi, c’est Clara, 42 ans, passionnée de communication digitale et de récits jaunes et verts. Native de Saint-Nazaire, j’ai grandi avec le FC Nantes en fond sonore tous les dimanches à table. Aujourd’hui consultante en stratégie de contenu, je collabore avec FCNhisto.fr pour faire vivre le club autrement : à travers ses souvenirs, ses supporters, ses petites histoires qu’on ne lit pas dans les palmarès.