Je m’en souviens comme si c’était hier. Ce frisson parcourant ma colonne vertébrale quand les premières notes de bombarde résonnent dans l’enceinte de la Beaujoire. Impossible de rester insensible face à cette mélodie qui unit des milliers de supporters **jaunes et verts** autour d’une même passion. L’hymne du FC Nantes n’est pas qu’une simple chanson – c’est le battement de cœur collectif de toute une région, de tout un peuple de fidèles. Chaque match à domicile commence par ce rituel immuable qui transcende les générations de Nantais. Mais comment cet air emblématique s’est-il imposé comme *la bande-son officielle des Canaris*? Plongeons ensemble dans l’histoire musicale d’un club où les chansons se sont succédé, avant qu’une ne s’impose définitivement.
L’hymne à la Beaujoire : le chant qui unit les supporters de la Bretagne à la Vendée
Naissance d’un hymne emblématique
En 1997, le stade de la Beaujoire découvre ce qui deviendra l’hymne officiel du club. Une création signée par trois passionnés : Olivier Tronson, Jean-Luc Trécan et Gérard Troupel. Je me rappelle avoir fouillé dans les archives pour retrouver l’histoire de sa composition. C’est Bruno Courgeau qui lui prête sa voix, tandis que les premières notes de bombarde ancrent immédiatement l’identité régionale du club. **Le refrain fédérateur « Allez allez, allez Nantais jouez »** s’est gravé dans nos mémoires collectives, suivi de « Tous avec vous les jaunes et verts, D’un seul élan et sur un seul air, Nous vous crions Nantais gagnez ». Ces paroles incarnent parfaitement les valeurs du club : l’unité, le soutien inconditionnel et cette soif de victoire qui anime chaque supporter.
Lorsque j’ai interviewé d’anciens abonnés pour notre rubrique « Mémoire de la tribune », plusieurs m’ont confié avoir les larmes aux yeux la première fois qu’ils ont entendu ce chant. La magie opère toujours aujourd’hui, à chaque match. L’hymne fonctionne comme un appel au rassemblement, une invitation à porter ensemble les couleurs du club sur le terrain et dans les gradins.
Ancrage territorial et popularité
Ce qui fait la force de cet hymne, c’est sa capacité à transcender les frontières locales. Les paroles « Du nord au sud de la Loire, De la Bretagne à la Vendée » rappellent l’ancrage territorial profond du FC Nantes. Après plus de deux décennies, cette chanson reste indissociable de l’identité du club. Je l’ai constaté en décembre 2015, quand l’hymne n’a pas été diffusé pendant deux matchs consécutifs. **Les réseaux sociaux et forums de supporters s’étaient enflammés** d’inquiétude ! La direction avait dû s’expliquer, évoquant un simple « bug » technique.
Au fil des années, « Allez Nantais » a connu plusieurs vies. L’Orchestre National des Pays de la Loire en a proposé une version symphonique en 2014, sublimant sa mélodie avec toute la puissance d’un ensemble classique. À l’opposé du spectre musical, le groupe Justin(e) en a livré une reprise punk énergique qui résonne parfaitement avec la ferveur du public nantais. Cette adaptabilité prouve à quel point cet hymne fait partie de l’ADN du club et de ses supporters.
La playlist historique du FC Nantes : des rois de la prairie au Big Bisou
Les premières tentatives d’hymnes (années 70-80)
Avant que « L’Hymne à la Beaujoire » ne s’impose, plusieurs chansons ont tenté de capturer l’esprit des Canaris. En 1974, l’orchestre Paul Terrien propose « La marche du club des Canaris », tandis qu’Henri Villerouge lance « Nantes Maillot Jaune ! ». Ces premiers essais reflètent l’enthousiasme d’une époque où le FC Nantes commence à s’établir comme une force du football français. Mais c’est en 1977 que « Allez les Canaris ! » interprété par Les Onze marque les esprits. Sur un rythme de « baloche » typique des années 70, ce titre surnommé ** »Les rois de la prairie »** accompagne les premiers grands succès du club.
Parmi les curiosités que j’ai déterrées dans nos archives, figure cette anecdote savoureuse : même Carlos, l’interprète du « Big Bisou », a contribué à la légende musicale nantaise. La face B de son tube comportait un refrain désormais culte : « Des ponts de Nantes à la Baule fleurie, tout le monde chante Vive les Canaris ! ». Une preuve que le club rayonnait déjà au-delà du simple cadre sportif.
Tentatives modernes et alternatives
Au tournant du millénaire, alors que le FC Nantes nourrissait des ambitions européennes, une nouvelle proposition émerge. « Au Cœur du Stade » fait son apparition lors d’un derby contre le Stade Rennais en 2000-2001. Composé par les mêmes auteurs que « Allez Nantais », ce morceau plus symphonique interprété par les Chœurs de l’Opéra de Nantes visait à accompagner les ambitions grandissantes du club. Voici quelques caractéristiques qui marquent l’évolution musicale du FC Nantes :
- En 1987, « La Canari Mania » de Lou Briand introduit des rythmes brésiliens à l’initiative du président Max Bouyer
- Le groupe punk Jacques Mesrine Xperience crée « Hooligan de Nantes » en 2004, reflétant une culture supporter plus underground
- Tri Bleiz Die mélange rock et musique bretonne dans « Mil hent dall FCN » (2005), renforçant les racines régionales
- Philippe Katerine apporte sa touche décalée avec « Il est vraiment phénoménal »
Malgré ces multiples tentatives, aucune n’a réussi à détrôner « L’Hymne à la Beaujoire ». Chaque fois que je me rends au stade, je suis frappée par la puissance émotionnelle de ce chant qui unit des milliers de voix. *Des grands-parents aux petits-enfants, tous connaissent par cœur ces paroles qui célèbrent le club jaune et vert*. C’est bien plus qu’une chanson – c’est le lien invisible qui unit tous les amoureux du ballon rond sur les bords de Loire, un patrimoine sonore aussi important que le style de jeu à la nantaise. À chaque match, lorsque la bombarde retentit, c’est tout un peuple qui se lève pour porter ses champions vers la victoire.
Moi, c’est Clara, 42 ans, passionnée de communication digitale et de récits jaunes et verts. Native de Saint-Nazaire, j’ai grandi avec le FC Nantes en fond sonore tous les dimanches à table. Aujourd’hui consultante en stratégie de contenu, je collabore avec FCNhisto.fr pour faire vivre le club autrement : à travers ses souvenirs, ses supporters, ses petites histoires qu’on ne lit pas dans les palmarès.