Je me souviens encore de ce frisson particulier qui parcourait le stade Guy-Piriou ce jour-là. Un 21 novembre 2009 qui restera gravé dans la mémoire collective des supporters bretons et qui hante encore certainement quelques nuits nantaises. Quand je repense à ce match du 7ème tour de Coupe de France opposant Concarneau à Nantes, je ne peux m’empêcher de sourire – avec une pointe d’amertume, bien sûr. L’US Concarneau, club de CFA2 (5ème division), recevait mon FC Nantes, pensionnaire de Ligue 2 à l’époque. Ce qui devait être une simple formalité pour les Canaris s’est transformé en véritable cauchemar avec une défaite cinglante 3-0. Un de ces exploits qui font la magie et la légende de la Coupe de France, cette compétition où les petits poucets rêvent de dévorer les grands. L’atmosphère était électrique ce jour-là, entre la brume maritime et les chants des supporters locaux qui ne demandaient qu’à croire à l’impossible.
Analyse complète de la performance de Concarneau
Je me souviens avoir pris place dans les tribunes avec mon carnet de notes, persuadée d’assister à une qualification relativement tranquille des Jaune et Vert. La différence de quatre divisions entre les deux équipes semblait insurmontable sur le papier. Pourtant, dès les premières minutes, j’ai senti que quelque chose ne tournait pas rond. L’US Concarneau avait visiblement préparé ce match comme la rencontre de leur vie, tandis que mon FC Nantes paraissait presque désinvolte, peut-être déjà projeté vers le tour suivant.
La tactique mise en place par l’entraîneur concarnois était remarquablement bien pensée. Les Thoniers avaient opté pour un bloc compact, laissant volontairement le ballon aux Nantais pour mieux les piéger en contre. Cette stratégie de pressing intelligent et de transitions rapides a complètement désarçonné les joueurs nantais, incapables de trouver les espaces nécessaires pour développer leur jeu habituel. La domination tactique concarnoise face à l’équipe nantaise s’est rapidement concrétisée au tableau d’affichage.
Statistique | US Concarneau | FC Nantes |
---|---|---|
Division | CFA2 (5ème) | Ligue 2 (2ème) |
Buts | 3 | 0 |
Tirs cadrés | 6 | 3 |
Possession | 37% | 63% |
Le gardien concarnois s’est illustré par plusieurs blanchissages remarquables face aux attaquants nantais. Ses interventions décisives, notamment en première période quand Nantes a tenté de réagir, ont été déterminantes pour maintenir l’avantage psychologique du côté breton. Sa performance ce jour-là aurait fait pâlir d’envie nombre de gardiens professionnels évoluant à des niveaux bien supérieurs.
La préparation du match
J’ai pu discuter avec plusieurs joueurs concarnois après la rencontre, et ce qui m’a frappée, c’est l’intensité de leur préparation. Pendant deux semaines, ils ont analysé en profondeur le jeu nantais, étudiant les forces et faiblesses de chaque joueur comme s’ils préparaient un match de Coupe du Monde. Leur entraîneur avait mis en place des séances spécifiques, recréant les schémas offensifs nantais pour mieux les contrer.
L’aspect mental n’était pas en reste. Les joueurs bretons avaient abordé ce match sans aucun complexe, convaincus qu’ils pouvaient créer l’exploit. Cette confiance en leurs capacités face à un adversaire de deux divisions supérieures s’est révélée être une arme redoutable. Ils n’étaient pas venus pour limiter les dégâts, mais bien pour gagner, ce qui change fondamentalement l’approche d’une rencontre.
Aspect de la préparation | Méthode | Impact sur le match |
---|---|---|
Analyse tactique | Étude vidéo des 5 derniers matchs de Nantes | Anticipation des mouvements offensifs nantais |
Préparation physique | Sessions d’entraînement intensifiées | Supériorité dans les duels et meilleure endurance |
Préparation mentale | Séances de visualisation positive | Confiance inébranlable malgré l’écart de niveau |
Les moments décisifs de la rencontre
Le premier tournant du match s’est produit dès la 23ème minute. Sur un contre rapide initié par une récupération au milieu de terrain, l’ailier concarnois a débordé sur le côté droit avant de centrer en retrait pour son attaquant qui a trompé le gardien nantais d’une frappe puissante. Ce premier but a libéré complètement les locaux tout en installant le doute dans les esprits nantais.
À la 41ème minute, c’est sur coup franc que Concarneau a doublé la mise. Une frappe magnifique qui s’est logée dans la lucarne du portier nantais, impuissant. Les buteurs concarnois semblaient touchés par la grâce face aux Canaris médusés. À la mi-temps, l’avantage de deux buts était déjà un petit miracle pour un club amateur face à une équipe professionnelle.
Mais le coup de grâce est survenu à la 67ème minute, sur un contre assassin. Après avoir récupéré le ballon dans leur moitié de terrain, les Bretons ont remonté à toute vitesse, prenant de vitesse la défense nantaise qui s’était découverte pour tenter de revenir au score. Le troisième but, inscrit d’une frappe croisée, a définitivement scellé le sort de la rencontre et provoqué une explosion de joie dans les tribunes du stade Guy-Piriou.
Minute | Action | Buteur | Type de but |
---|---|---|---|
23′ | Contre-attaque | Attaquant concarnois | Frappe à ras de terre |
41′ | Coup franc direct | Milieu concarnois | Frappe en lucarne |
67′ | Contre-attaque rapide | Ailier concarnois | Frappe croisée |
Les statistiques marquantes de cette confrontation historique
En analysant les chiffres de cette rencontre, on comprend mieux comment l’exploit a été possible. Malgré une possession largement à l’avantage des Nantais (63%), ce sont les Concarnois qui ont cadré le plus de tirs (6 contre 3). L’efficacité offensive des amateurs bretons face à la stérilité des professionnels nantais raconte à elle seule l’histoire de ce match.
Les statistiques défensives sont tout aussi révélatrices. Les joueurs de Concarneau ont remporté 58% des duels aériens et réalisé 27 interceptions, démontrant une détermination et une concentration de tous les instants. Le gardien concarnois a effectué 7 arrêts décisifs, préservant ainsi le blanchissage de son équipe face aux attaquants nantais en manque d’inspiration.
Statistique | US Concarneau | FC Nantes |
---|---|---|
Tirs totaux | 9 | 14 |
Tirs cadrés | 6 | 3 |
Efficacité (buts/tirs cadrés) | 50% | 0% |
Corners obtenus | 3 | 8 |
Ce qui frappe également dans l’analyse des données du match, c’est l’excellente discipline des joueurs concarnois. Malgré l’intensité des débats et la pression exercée par les Nantais en seconde période, ils n’ont reçu que deux cartons jaunes contre quatre pour leurs adversaires. Cette maîtrise émotionnelle témoigne d’une maturité collective remarquable pour une équipe évoluant en cinquième division.
Domination tactique et efficacité offensive
Si l’on examine en détail les zones du terrain où Concarneau s’est montré le plus dangereux, on constate que la plupart de leurs attaques sont venues des ailes, particulièrement du côté droit. Les mouvements offensifs des joueurs bretons ont systématiquement déstabilisé la défense nantaise par leur vitesse d’exécution et leur précision.
Le ratio tirs/buts des Concarnois (3 buts pour 9 tirs, dont 6 cadrés) témoigne d’une efficacité redoutable. En comparaison, les Nantais ont tenté 14 frappes pour seulement 3 cadrées et aucun but inscrit. Cette statistique illustre parfaitement la différence d’état d’esprit entre les deux équipes ce jour-là : d’un côté, un réalisme froid et calculé ; de l’autre, une forme de précipitation mêlée à un manque flagrant de confiance.
Je me souviens avoir noté dans mon carnet que les attaquants concarnois trouvaient systématiquement les espaces entre les lignes nantaises, comme si la défense des Canaris évoluait au ralenti. La vitesse d’exécution des offensives bretonnes a surpris les joueurs nantais habitués au rythme plus contrôlé de la Ligue 2.
Zone d’attaque | Nombre d’actions dangereuses | Taux de réussite |
---|---|---|
Aile droite | 11 | 36% |
Axe central | 7 | 29% |
Aile gauche | 9 | 22% |
La solidité défensive en chiffres
La performance défensive de Concarneau mérite tout autant d’éloges que leur efficacité offensive. Les statistiques montrent une équipe parfaitement organisée, combative et solidaire. Les défenseurs concarnois ont réalisé 32 dégagements et 17 tacles réussis face aux assauts répétés mais désordonnés des attaquants nantais.
Les duels gagnés au sol (62%) comme dans les airs (58%) témoignent d’une détermination sans faille et d’une présence physique impressionnante pour des joueurs amateurs. Le bloc défensif bougeait comme un seul homme, réduisant constamment les espaces et forçant les Nantais à des passes latérales peu dangereuses.
J’ai particulièrement été impressionnée par la discipline tactique de l’arrière-garde bretonne. Jamais je n’ai vu les défenseurs se désorganiser, même dans les moments de forte pression nantaise. La communication entre le gardien et sa défense semblait parfaite, chaque joueur connaissant exactement son rôle et celui de ses partenaires.
Statistique défensive | US Concarneau | FC Nantes |
---|---|---|
Tacles réussis | 17 | 9 |
Interceptions | 27 | 14 |
Dégagements | 32 | 11 |
Duels aériens gagnés | 58% | 42% |
Le parcours des deux équipes dans cette édition de la Coupe de France
Pour comprendre pleinement la portée de cet exploit, il faut revenir sur le parcours des deux équipes dans cette édition 2009-2010 de la Coupe de France. L’US Concarneau avait déjà dû franchir plusieurs tours pour atteindre ce stade de la compétition, démontrant sa détermination et sa capacité à élever son niveau de jeu lors des grands rendez-vous.
De son côté, le FC Nantes traversait une période compliquée. Relégué en Ligue 2 à l’issue de la saison précédente, le club peinait à retrouver son identité de jeu et sa confiance. La Coupe de France représentait une opportunité de redorer le blason du club et de renouer avec son public. Cette défaite face à un club amateur a donc été particulièrement douloureuse pour l’institution nantaise.
Je me rappelle les visages décomposés des joueurs nantais à la fin du match. Certains sont restés de longues minutes assis sur la pelouse, incapables d’accepter cette humiliation. Pour une journaliste comme moi, attachée aux couleurs jaune et vert depuis mon enfance à Saint-Nazaire, ce moment était déchirant à observer.
Les tours précédents pour Concarneau
Avant d’affronter le FC Nantes, Concarneau avait déjà franchi plusieurs obstacles dans cette édition de la Coupe de France. Leur parcours témoignait déjà d’une équipe en pleine confiance, capable de performances remarquables malgré son statut de club amateur.
Au 4ème tour, les Thoniers avaient éliminé le Stade Plabennecois (CFA) sur le score de 2-1 après prolongation, démontrant déjà leur capacité à faire tomber des équipes de divisions supérieures. Au 5ème tour, ils s’étaient défaits du FC Lorient B sur le score de 3-1, avant d’éliminer l’US Saint-Malo (CFA2) au 6ème tour sur le score étriqué de 1-0.
La progression constante de Concarneau dans cette compétition illustrait parfaitement la montée en puissance d’une équipe qui se forgeait une identité de véritable pourfendeur de favoris. À chaque tour passé, la confiance grandissait, préparant le terrain pour l’exploit face à Nantes.
Tour | Adversaire | Division | Score |
---|---|---|---|
4ème tour | Stade Plabennecois | CFA | 2-1 (a.p.) |
5ème tour | FC Lorient B | CFA2 | 3-1 |
6ème tour | US Saint-Malo | CFA2 | 1-0 |
7ème tour | FC Nantes | Ligue 2 | 3-0 |
La suite du parcours après l’exploit
Après cette victoire retentissante contre Nantes, Concarneau s’est qualifié pour les 32èmes de finale de la Coupe de France, continuant ainsi son aventure dans cette compétition prestigieuse. L’équipe bretonne a alors dû affronter un autre club professionnel, le Stade Brestois, évoluant également en Ligue 2 à l’époque.
Malheureusement pour Concarneau, l’épopée s’est arrêtée à ce stade. Malgré une résistance héroïque et le soutien inconditionnel de leur public, les Thoniers se sont inclinés 1-0 face à Brest au terme d’un match disputé. L’aventure en Coupe de France des joueurs bretons s’est terminée avec les honneurs, après avoir marqué l’histoire de leur club par cet exploit mémorable contre Nantes.
Ce parcours en Coupe de France a néanmoins servi de tremplin pour l’US Concarneau, qui a gagné en notoriété et en confiance. Les saisons suivantes ont vu le club breton progresser régulièrement dans la hiérarchie du football français, s’appuyant sur les valeurs collectives qui avaient fait leur force lors de cette campagne historique.
Phase | Adversaire | Division | Score |
---|---|---|---|
32èmes de finale | Stade Brestois | Ligue 2 | 0-1 |
Impact de ce match sur l’histoire des deux clubs
Pour Concarneau, cette victoire contre Nantes a représenté bien plus qu’un simple exploit sportif ponctuel. Elle a transformé l’image du club et renforcé ses ambitions. Dans les années qui ont suivi, les Thoniers ont progressivement gravi les échelons du football français, s’appuyant sur cette identité de jeu collective et cette mentalité de combattants qui avaient fait merveille face aux Canaris.
Pour le FC Nantes, cette défaite a été un symbole supplémentaire des difficultés traversées par le club à cette période. Elle a provoqué une onde de choc au sein du vestiaire et de la direction, mettant en lumière les faiblesses structurelles d’une équipe en pleine reconstruction. Cette élimination précoce en Coupe de France face à un adversaire amateur a accentué la crise de confiance qui touchait le club à tous les niveaux.
Étant passionnée de l’histoire du FC Nantes, je dois reconnaître que ce match reste une cicatrice dans la mémoire collective des supporters. Pourtant, avec le recul des années, il apparaît aussi comme un des moments qui ont forcé le club à se remettre en question et à entamer une transformation profonde, même si le chemin du renouveau a été long et semé d’embûches.
Club | Impact à court terme | Impact à long terme |
---|---|---|
US Concarneau | Notoriété nationale, confiance renforcée | Progression dans la hiérarchie du football français |
FC Nantes | Crise sportive accentuée, remise en question | Restructuration progressive du club |
Cette rencontre du 7ème tour de la Coupe de France 2009-2010 entre Concarneau et Nantes restera comme l’un des plus beaux exploits de l’histoire récente de la compétition. Elle incarne parfaitement l’esprit de cette épreuve mythique, où les « petits » peuvent faire tomber les « grands » à force de courage, de détermination et de talent. Pour Concarneau, ce fut le point de départ d’une ascension remarquable ; pour Nantes, un rappel douloureux mais nécessaire de l’humilité indispensable dans le football, même face à des adversaires supposés plus faibles.
Aujourd’hui encore, quand je passe par Concarneau pour un reportage ou simplement en vacances, je ne peux m’empêcher de penser à cette soirée de novembre 2009. Le stade Guy-Piriou garde en ses murs l’écho des clameurs de ce jour historique, témoignage vivant de la magie de la Coupe de France, cette compétition qui, année après année, continue d’écrire les plus belles pages du football hexagonal.

Moi, c’est Clara, 42 ans, passionnée de communication digitale et de récits jaunes et verts. Native de Saint-Nazaire, j’ai grandi avec le FC Nantes en fond sonore tous les dimanches à table. Aujourd’hui consultante en stratégie de contenu, je collabore avec FCNhisto.fr pour faire vivre le club autrement : à travers ses souvenirs, ses supporters, ses petites histoires qu’on ne lit pas dans les palmarès.