J’ai encore en mémoire ce matin glacial de janvier 2019. La Ligue 1 reprenait ses droits après la trêve hivernale, et dans les coulisses du football français, un séisme venait de frapper Dijon. Antoine Kombouaré prenait les rênes d’une équipe bourguignonne à la dérive, 18e et barragiste, après le limogeage d’Olivier Dall’Oglio. Pour vous dire la vérité, j’étais partagée entre scepticisme et espoir. L’ancien défenseur du PSG, tout juste remercié par Guingamp, allait-il réussir là où son prédécesseur avait échoué ? Cette nomination marquait un tournant pour ce club relativement jeune, qui traversait une crise majeure après plusieurs mois catastrophiques.
Un passé prestigieux pour redresser un club en difficulté
De joueur emblématique à entraîneur respecté
Je me souviens encore de ces soirées devant la télé familiale, quand Antoine marquait ce but légendaire contre le Real Madrid en Coupe d’Europe. Ce coup de tête dévastateur lui a valu le surnom de « Casque d’Or » chez les supporters parisiens. Cette carrière de joueur emblématique du Paris Saint-Germain a forgé son caractère d’entraîneur : rigoureux, exigeant et passionné. Durant mes recherches, j’ai découvert que sa transition vers le banc s’est construite sur des valeurs simples mais essentielles : travail, discipline et engagement total.
Le Kanak a toujours privilégié une approche pragmatique du football, inspirée par sa propre expérience de défenseur. Cette philosophie contraste avec celle de Dall’Oglio, davantage porté vers un jeu offensif et léché qui avait fait les beaux jours du DFCO lors des saisons précédentes. À 55 ans, Kombouaré arrivait à Dijon avec une aura construite sur des années de succès et d’apprentissages.
Un entraîneur expérimenté des situations difficiles
Avant de poser ses valises en Bourgogne, Antoine avait déjà un CV bien rempli, jalonné d’expériences variées sur les bancs français :
- Valenciennes (2005-2009), où il a réussi une remontée et un maintien solide en Ligue 1
- Paris Saint-Germain (2009-2011), interrompu malgré des résultats honorables
- Lens (2013-2016), marqué par une promotion puis une relégation
- Guingamp (2016-2018), terminé par un limogeage alors que le club était dernier
Son profil d’homme de caractère capable de provoquer un électrochoc semblait parfaitement correspondre aux besoins dijonnais. Son salaire à Guingamp, estimé à 100 000 euros mensuels, aurait pu être un frein pour Olivier Delcourt, président du DFCO. Mais la situation critique justifiait cet investissement, d’autant que Kombouaré a rapidement rebondi après seulement deux mois sans banc.
J’ai toujours été captivée par sa capacité à parler vrai aux joueurs. Son discours souvent musclé tranche avec la diplomatie de façade qu’adoptent certains coachs. Cette franchise brutale mais honnête crée un lien authentique avec ses équipes, particulièrement précieux dans les moments difficiles.
La situation critique de Dijon à son arrivée
Quand je repense à ce début d’année 2019, les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- 18e place au classement (position de barragiste)
- Une seule victoire en championnat lors des quatre derniers mois de 2018
- Déjà dix défaites enregistrées depuis le début de la saison
La chute était d’autant plus douloureuse que Dijon sortait d’une saison 2017-2018 plutôt réussie avec une onzième place. Le contraste était saisissant. Les derniers matchs sous Dall’Oglio, limogé le 31 décembre après six années de bons et loyaux services, avaient révélé une équipe sans âme et sans repères.
Ironie du sort, Guy Lacombe avait d’abord été approché pour reprendre l’équipe, mais son refus pour rester à la DTN avait ouvert la porte à Kombouaré. Je me rappelle avoir pensé que ce refus était peut-être une bénédiction déguisée, tant la personnalité d’Antoine semblait plus adaptée à une mission sauvetage.
Les défis immédiats et la stratégie mise en place
Dès sa prise de fonction officielle le 10 janvier 2019, Antoine Kombouaré a signé un contrat jusqu’à la fin de la saison avec une année supplémentaire en cas de maintien. Cette structure contractuelle reflétait l’objectif unique : éviter la relégation.
- Renforcement défensif immédiat pour stopper l’hémorragie de buts encaissés
- Travail psychologique pour restaurer la confiance d’un groupe traumatisé
- Utilisation optimale du mercato hivernal pour combler les lacunes
Pour son premier match sur le banc dijonnais contre Montpellier le 13 janvier, le nouvel entraîneur kanak a immédiatement imposé sa patte tactique. J’avais suivi cette rencontre avec attention, notant les changements subtils dans le positionnement et l’état d’esprit. Le nul (1-1) obtenu ce jour-là n’était pas spectaculaire, mais montrait déjà des signes encourageants.
Kombouaré avait également mis l’accent sur le retour de blessure du Sud-Coréen Kwon Chang-hoon, qu’il considérait comme « la première recrue du mercato ». Cette vision pragmatique des ressources disponibles témoignait de sa capacité à tirer le meilleur parti d’une situation compliquée.
Cette nomination marquait le début d’une nouvelle ère pour Dijon, même si l’avenir nous réservait des surprises. Antoine rejoindrait ensuite Toulouse en octobre 2019, pour une aventure malheureusement soldée par un limogeage début 2020 après une série noire de dix défaites consécutives en championnat. Mais c’est une autre histoire…
Moi, c’est Clara, 42 ans, passionnée de communication digitale et de récits jaunes et verts. Native de Saint-Nazaire, j’ai grandi avec le FC Nantes en fond sonore tous les dimanches à table. Aujourd’hui consultante en stratégie de contenu, je collabore avec FCNhisto.fr pour faire vivre le club autrement : à travers ses souvenirs, ses supporters, ses petites histoires qu’on ne lit pas dans les palmarès.