Le 29 août 2006

Soutenons Serge Le Dizet !

L’entraîneur nantais est dans la tourmente. Tout est fait, voire organisé, pour que la colère des supporters se retourne contre lui, en cas de mauvais résultats. Puisque une défaite a succédé à un match nul (dans tout les sens du terme), puisque avant cela, la défaite avait déjà sanctionné les Canaris, malgré un bon match contre l’OL (vite oublié par les chasseurs de têtes), le coach de la Maison Jaune est devenu le centre de toutes les conversations. Les défenseurs des valeurs nantaises s’opposent aux défenseurs d’un Nantes new look, encore inconnu, mais qui les attire aveuglément.

FCNhisto a choisi son camp, celui du FC Nantes, de ses valeurs et de sa philosophie. Nous n‘adhérons pas à tous les choix tactiques de Serge Le Dizet, mais nous ne sommes pas à sa place, nous n‘avons pas ses compétences. Le coach nantais connaît son groupe, chacun de ses joueurs, leurs aptitudes, leurs qualités et leurs défauts. Il sait si tel joueur peut s‘adapter à tel schéma de jeu, s‘il peut avoir des automatismes et de la complicité avec tel ou tel joueur. C‘est lui le technicien, nous, nous sommes des supporters.

On peut avoir des idées sur les choix tactiques à adopter, sur la titularisation de tel joueur, mais ça reste vague, puisque nos connaissances quant à l‘état de forme du groupe ne sont que partielles, voire nulles.

Croire que le supporter sait mieux que l’entraîneur, qu’il ferait mieux que lui, c’est facile, surtout en charentaises, devant sa télé ou son ordinateur…

C‘est comme si l‘enfant du voisin pleurait et qu’on aille jeter la pierre aux parents, sans savoir le pourquoi du comment. « Bourreaux d’enfants » gueuleraient certains, alors que le gamin serait malade, par exemple... Le nez face à la réalité et finalement les grandes gueules se font toutes petites et finissent par aller se cacher.

Ce serait bien que les supporters nantais, certains, ceux qui réclament la tête du coach, en fassent de même, qu’ils s’étouffent un peu, qu’ils arrêtent de croire que la Maison Jaune se gère comme la StarAc. D’ailleurs ils feraient mieux de chanter pour aider leurs couleurs à sortir d’une impasse dont le secteur sportif n’est pas le premier responsable.

Il y a quelques jours, après le piètre match nul contre Troyes à la Beaujoire, Serge Le Dizet confiait : « Il faut plus de certitudes pour annoncer des ambitions. Aujourd'hui qu'est-ce qu'on a comme éléments ? Un recrutement, mais surtout une équipe qui, il y a deux ans, s'est battue jusqu'au bout pour finir 17ème, qui a fini 14ème l'an passé, et qui a perdu Landreau et Toulalan. »

Son sentiment semble clair, les arrivées, nombreuses, n’auront pas compensé les départs. Il estime son groupe à force équivalente par rapport à l’an dernier, pas davantage. Ce qui lui fait dire que l’ambition du club ne peut être celle annoncée par le président Roussillon. Avec un effectif de qualité équivalente, ou presque, comment peut-on passer de 17ème, puis 14ème, à une hypothétique 6ème place ?

L‘entraîneur nantais ne se satisfait pas de ce début de saison et il l'a déjà dit après la troisième journée : « C'est insatisfaisant d'avoir 2 points sur 9 possibles avec deux matchs à domicile. Contre Nice et Troyes, on a joué 40 minutes tout au plus. » Et de répondre à ceux qui lui reprochent sa tactique en 4-5-1 : « J’aimerais moi aussi pouvoir aligner deux attaquants, mais pour tirer le maximum des recrues, il n'y a pas d'autres solutions que cette configuration de jeu. »

Lui imposerait-on l’équipe à aligner, depuis le début de la saison ? Serge Le Dizet le laisse croire et on le croit. Rudi Roussillon avait d’ailleurs déclaré au soir de la 3ème journée :  « 2 nuls et 1 défaite en 3 matches, c’est chaotique, mais ça, on le savait. On est dans une phase de reconstruction. Avec cinq titulaires nouveaux dans le groupe, il y a inévitablement des problèmes de réglage et de montée en puissance physique. Tout cela va prendre un certain temps. »

Le président du FCN affirme haut et fort que les cinq recrues sont titulaires, alors que Serge Le Dizet pense que s’il les aligne toutes, il ne peut pas proposer mieux qu’un 4-5-1. Pourtant, les Canaris auraient besoin de jouer en 4-4-2 pour retrouver leurs automatismes, appris au centre de formation. C’est en retrouvant ses valeurs, en rejouant un football simple, que l’on connaît, que la Maison Jaune pourra sortir du tunnel et gravir les échelons. Tout cela l’entraîneur nantais le sait parfaitement et ses différentes déclarations de ces derniers jours l’auront confirmé.

Roussillon accepte donc le fait que l’équipe, avec ses cinq recrues titulaires, aura besoin de temps pour trouver ses marques, que ces deux défaites et ces deux matches nuls ne sont donc pas une surprise, qu’il s’y attendait. Mais alors pourquoi avoir annoncé un tel objectif sportif, terminer 6ème du championnat de Ligue 1 ? C’est incohérent. Soit le FC Nantes est en reconstruction, comme il le dit, soit l’équipe est déjà apte à jouer le haut du tableau, mais les deux ne sont pas réalisables en même temps.

Le président nantais n’en est plus à une ambivalence près, souvenons nous… En début de saison, il veut un groupe qu’il qualifiera de « commando », des guerriers motivés et solidaires. Puis, après le match contre Nice, il se plaint de la façon dont Serge Le Dizet gère les entraînements, soulignant le fait que les joueurs donnent trop et qu’ils ne sont plus aptes les soirs de match. Il y va d’une allusion sur les gladiateurs, qui s’entraînaient avec une épée de bois… Roussillon aime les clichés comme il cultive les contradictions. Mais une chose est sûre, on ne fait pas un groupe commando dans le tutu d’une danseuse d'Opéra !  « On s’entraîne comme on joue et on joue comme on s’entraîne », répondra le coach nantais aux élucubrations de son président.

Aujourd’hui, Serge Le Dizet est donc sur la sellette. Roussillon lui assure sa confiance, mais il prévient, malgré ce qu’il a dit précédemment, que l’« on est en droit d'attendre, en toute logique, d'avoir de bien meilleurs résultats que les années précédentes. Si les résultats ne devaient pas être à la hauteur, on en tirera les conséquences. »

C’est clair, le technicien nantais est sur le fil. Pas de résultats et il saute, cela malgré tout ce qu’a pu dire le président quant à la reconstruction et au besoin de temps d’adaptation suite à l’arrivée de cinq recrues titulaires dans l’équipe type.

N’est-ce pas une façon de se dédouaner de la part de la direction du club ?

Pourquoi ne pas avoir viré l'entraîneur à l‘intersaison ? Cela aurait été beaucoup plus simple, mais Rudi Roussillon aurait alors été exposé directement à la colère des supporters en cas de mauvais résultats. Il est donc préférable que ce soit Serge Le Dizet qui serve de fusible…

Certains supporters nantais penseront que tout cela est faux, que c’est digne d’un roman policier, etc. Pourtant, dans la situation actuelle, on peut se demander pourquoi la direction n’a pas changé de coach à l'intersaison, au lieu de lui imposer des joueurs qui ne lui convenaient pas. Le Dizet voulait un milieu gauche, il a eu Nourdin Boukhari qui est un joueur axial. Serge Le Dizet voulait un défenseur central, il l’attends toujours. Un recrutement géré rapidement, en grande partie pendant les congés du coach nantais. Une gestion qui le met donc délibérément en danger, en cas de mauvais résultats.

La direction de la Maison Jaune n'a pas l'intention de faire du FCN un club fort sportivement, cela à court ou moyen terme. Ce qui l'intéresse, c'est de spéculer, à court, voire à très court terme. En général, le football ne fait pas gagner d'argent à son investisseur ? La direction du FC Nantes nous prouve pourtant le contraire. Tout peut rapporter pour le groupe Dassault, puisque tout est à vendre. En échange il n’achète pas, il file une prime en dessous de la table à des joueurs en fin de contrat ou sans club, voire il recrute en prêt. S’il achète un joueur, c'est un investissement de moitié par rapport à le vente précédente, les cas et les exemples sont nombreux depuis 5 à 6 ans et ce n'est pas fini...

Pour pouvoir continuer ce grand bazar, cette foire prolongée jusqu'à la vente finale du club, il faut calmer les supporters. Ils paient leurs abonnements, ce serait un manque à gagner de les mépriser ouvertement. Alors pour ça, la direction se sert du sportif, elle fait venir Japhet N'Doram, figure emblématique du club, mais qui est là dans un rôle indéfini, Gripond réglant encore beaucoup de choses sur le marché des transferts, comme de superviser certains joueurs... Des joueurs qui viennent de préférence de clubs de renom, comme le Real Madrid avec Portillo, dont personne ne veut en Europe aujourd'hui, ou comme Boukhari de l'Ajax Amsterdam. Cela plait aux abonnés, si les recrues viennent de clubs prestigieux. Les supporters, certains, de plus en plus nombreux, pensent que ces joueurs sont forcément bons.

En refusant Portillo, l’an dernier, lors de l’intersaison 2005, Le Dizet s’était déjà mis bon nombre de supporters à dos, trop aveuglés qu'ils étaient par les promesses présidentielles, qui leur offraient un joueur estampillé Real Madrid. « Quelle ambition ce président ! Comment Le Dizet peut-il faire la fine bouche sur un tel joueur ? », râlaient quelques fans de Playstation, moins connaisseurs de la réalité du football. Pourtant, quand on voit le parcours de l’ex espoir espagnol, on comprend parfaitement le choix du technicien nantais…

Tout est fait pour que la direction ait le beau rôle et si jamais les résultats ne sont pas au rendez-vous, c’est normal, c’était prévu, parole de président…. Sauf que si cela arrive réellement, ce même président prendra les mesures nécessaires et le secteur sportif paiera encore l’addition. Roussillon veut bien récolter les lauriers d’un recrutement rapidement bouclé, qu’il veut aux portes de l’Europe, comme le souhaitait Gripond avant lui… Mais si ce même groupe, dont il impose la moitié de l’effectif sur le terrain, n’obtient pas les résultats escomptés, alors ce ne peut être lui le responsable, ça c’est l’affaire du coach, qui gère les caprices de son président et qui doit également assumer  seul les responsabilités en cas d'échec sportif.

Serge Le Dizet est sur le fil du rasoir et c’est Roussillon qui aiguise la lame. Cette mascarade va durer jusqu’à quand ? Jusqu’à la vente du club par Serge Dassault ? En attendant, la direction est prête à tous les subterfuges pour gagner de l’argent sur le dos de la Maison Jaune.

Pour revoir des hommes comme Raynald Denoueix ou Guy Hillion sur les bords de l’Erdre, il faudra donc attendre encore un peu… Et pour le jeu « à la nantaise », c’est pareil, forcément…

En attendant, FCNhisto a décidé de soutenir Serge Le Dizet, qui incarne les valeurs de la Maison Jaune, ce que la direction, mise en place par Dassault et dirigée par Roussillon, son bras droit, ne sait pas faire.

Toi aussi, choisis ton camp, supporter nantais !

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